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Tendance Ouest I Caen. Les législatives au cœur du débat du second tour de la présidentielle

Paru le 25/04/2022 suite à la diffusion de l'émission le 24 avril

Election. Dimanche 24 avril, sur le plateau de Tendance Ouest à Caen, les représentants locaux ont analysé les principaux résultats avant de se projeter sur les élections législatives.

Le score est sans appel. Dimanche 24 avril, Emmanuel Macron a été réélu président de la République avec 58,5 % des voix contre 41,5 % pour Marine Le Pen au niveau national. Dans le département du Calvados, le président sortant a obtenu plus de 60 % des suffrages. Si cet écart paraît à vue d'œil significatif - plus de 15 points entre les deux candidats - il reste à nuancer. En cinq ans, au niveau national, la candidate d'extrême droite a récolté 7,5 points supplémentaires. Preuve d'une montée en puissance des extrêmes défavorable à Emmanuel Macron. 

Sur le plateau de Tendance Ouest, les représentants locaux étaient soulagés du résultat sans exulter, à l'image de Stéphanie Yon-Courtin, députée européenne. "Je suis ravie mais je me garde de tout triomphalisme car nous sommes dans une société fracturée." À Joël Bruneau, maire LR de Caen, de tempérer ce score : "La victoire d'Emmanuel Macron était souhaitable mais le plus dur commence, alerte-t-il. Comment va-t-il établir des ponts entre les Français qui vivent séparément ?"  

Vers une alliance de la gauche ? 

Rassembler, voilà ce qu'avait évoqué Emmanuel Macron à l'issue du premier tour. La difficulté, désormais, va être d'enchaîner avec un second mandat qui "ne sera pas dans la continuité de celui qui s'achève", a-t-il affirmé dimanche soir. Les représentants locaux se sont très vite tournés vers ce qu'a appelé Jean-Luc Mélenchon (LFI) le "troisième tour". 577 élus siègeront à l'Assemblée nationale. Il faudra donc 289 sièges pour avoir la majorité. "C'est un énorme défi qui commence. Il faut faire de la cohésion de fond et pas de la cohésion politique", a précisé Sonia de la Provoté, sénatrice centriste. "Les cinq années à venir vont être les mêmes, voire pires", a taclé Emma Fourreau, représentante des Jeunes Insoumis et candidate sur la première circonscription du Calvados. "Dès maintenant, on veut préparer la victoire des législatives avec toutes les forces de gauche", a lancé l'écologiste Sophie Borner. 

Des alliances entre les Verts, les Insoumis ou encore le Parti Socialiste sont en train d'être discutées. La sénatrice socialiste Corinne Féret l'a confirmé sur notre plateau. Comment faire ? "Réfléchir intelligemment. Nos électeurs veulent un candidat de gauche par circonscription. Ils ne veulent plus choisir entre plusieurs candidats", a souligné Sophie Borner. Cette dernière avait obtenu moins de 5 % des voix sur la cinquième circonscription en 2017. Les candidats communistes et socialistes avaient aussi échoué au premier tour sur cette circonscription qui regroupe le nord du Pays d'Auge et Ouistreham. Un sacré défi s'impose pour la gauche : montrer aux électeurs que ce qui n'était pas possible à l'élection présidentielle l'est aux législatives. 

Le maire Joël Bruneau est apparu sidéré par cette éventuelle alliance : "C'est tout aussi dangereux que de rassembler la droite modérée et l'extrême droite." 

À l'extrême droite justement, le parti Reconquête d'Eric Zemmour compte travailler sur une coalition avec le Rassemblement National et le parti Debout la France alors qu'il n'en était pas question jusqu'au second tour pour Jordan Bardella, vice-président du RN. "En se projetant sur les reports de voix, il est possible de gagner des circonscriptions", rétorque Pascale Deutsch, représentante d'Eric Zemmour. En 2017, le RN s'était qualifié pour le second tour uniquement sur la sixième circonscription du Calvados (Vire, Evrecy, Thury-Harcourt...). 

Au niveau national, Marine Le Pen n'avait réussi à faire élire que huit députés à l'Assemblée nationale. "Seul, le Rassemblement National est une machine à perdre. Cette coalition est la seule solution pour espérer avoir au moins une majorité relative à l'Assemblée Nationale", a assuré Emmanuel Norbert-Couade, ex-représentant du RN parti depuis chez Reconquête. 

Cap, désormais, sur le mois de juin. 

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