Agence Europe - Commission 'von der Leyen II' - résignés, les eurodéputés espèrent pouvoir avancer sur les dossiers législatifs - 28/11/2024
Après le vote approuvant la Commission 'von der Leyen II' (EUROPE B13533A1), les eurodéputés étaient plutôt maussades, mercredi 27 novembre à Strasbourg, à la sortie de l'hémicycle. Ce vote n’est pas un acte d’adhésion, mais un vote résigné, par défaut, empreint d’un devoir de responsabilité envers les Européens. Beaucoup regrettent la décision d’Ursula von der Leyen d’avoir maintenu l’Italien de Fratelli d’Italia Raffaele Fitto au poste de vice-président exécutif. « Je note que le soutien à la présidente ne cesse d’être de plus en plus étriqué. Entre le vote de juillet et celui d’aujourd’hui, elle a perdu des dizaines de voix », a constaté Manon Aubry (La Gauche, française). Beaucoup ont évoqué une « erreur politique » de la présidente, en particulier Bas Eickhout (Verts/ALE, néerlandais) et Sandro Gozi (Renew Europe, français). « C’est une Commission assez faible, avec une présidente qui s’est donné tous les pouvoirs et qui aura encore plus de responsabilité politique », a estimé ce dernier. Les députés voient dans cette approbation du Collège à une faible majorité un mauvais augure pour la suite du mandat. « Nous aurons des majorités de projets. À chaque fois, il faudra aller chercher des voix sur tous les textes », a anticipé Stéphanie Yon-Courtin (Renew Europe, française). Pour elle, les votes à venir seront très divisés, tant entre les délégations de chaque groupe qu’au sein même des délégations nationales. Elle craint que les débats nationaux s’invitent au Parlement européen, comme cela a été le cas lors de l’audition de la vice-présidente exécutive désignée, Teresa Ribera (EUROPE B13522A1). « On voit bien qu’il y a une percée des eurosceptiques, de ceux qui veulent faire en sorte que l’Europe ne réussisse pas et que l’Europe s’effondre », a-t-elle déploré. À l’instar de ses collègues, elle attend de la nouvelle Commission qu’elle fasse ses preuves. « Nous voulons travailler maintenant, car il y a beaucoup de défis à relever », a affirmé M. Eickhout. « Nous sommes confiants sur le fait que nous pourrons réaliser ces priorités politiques pour lesquelles nous avons élu cette Commission », a nuancé M. Gozi. (Anne Damiani)