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La Correspondance économique I L'eurodéputée Stéphanie YON-COURTIN lève le voile sur son projet de rapport sur la stratégie d'investissement de détail (RIS)
L'eurodéputée Stéphanie YON-COURTIN lève le voile sur son projet de rapport sur la stratégie d'investissement de détail (RIS) L'eurodéputée Stéphanie YON-COURTIN lève le voile sur son projet de rapport sur la stratégie d'investissement de détail (RIS).
Mme Stéphanie YON-COURTIN, membre du groupe Renew Europe (RE), a présenté hier matin en commission des Affaires économiques et monétaires (ECON) du Parlement européen son rapport sur la stratégie d'investissement de détail ("retail investment strategy", ou RIS). Cette stratégie vise, selon la rapporteure, à "rendre le cadre d'investissement plus attractif et plus sûr pour tous les Européens".
Devant ses collègues de la commission ECON, Mme YON-COURTIN s'est émue du fait que le "potentiel des marchés financiers" n'est pas totalement exploité puisque "70 % des européens n'ont jamais investi dans des produits financiers". Pour y remédier, elle a détaillé les modifications qu'elle préconise par rapport aux idées initiales de la Commission européenne.
Rappelons que cette stratégie repose sur deux textes : une directive "modificative", qui viendrait réviser les règles existantes énoncées dans la directive sur les marchés d'instruments financiers (MiFID II), la directive sur la distribution d'assurances (DDA), la directive sur les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (directive OPCVM), la directive sur les gestionnaires de fonds d'investissement alternatifs (directive GFIA) et la directive sur l'accès aux activités de l'assurance et de la réassurance et leur exercice (directive solvabilité II), ainsi qu'un règlement modificatif, qui révise le règlement sur les produits d'investissement packagés de détail et fondés sur l'assurance (PRIIP).
Pour l'heure, le projet de rapport de Mme YON-COURTIN a été publié et ses collègues pourront, sur cette base, déposer des amendements. La députée plaide notamment pour l'amélioration de la qualité du conseil. Elle tient à garantir un cadre "protecteur" pour chaque citoyen européen. A ses yeux, le manque d'investissement peut s'expliquer par le prix trop élevé des produits financiers ou encore par l'aversion au risque des petits épargnants, mais pas seulement : "accroître la participation des citoyens va bien au-delà des considérations de prix", explique-t-elle. Pour remédier au faible taux d'investissement des citoyens, il est nécessaire d'assurer la qualité du conseil financier et de laisser un "vrai" choix au consommateur lorsqu'il décide d'investir, entre un produit bon marché ou présentant plus de qualités, a-t-elle détaillé.
Pour ce qui est de la protection des consommateurs, Mme YON-COURTIN estime qu'il faut "s'assurer que nos citoyens puissent être protégés en toute circonstance". Dans les cas transfrontières, il est nécessaire de renforcer les pouvoirs des autorités nationales afin qu'elles puissent intervenir "lorsque les citoyens sont laissés-pour-compte par les autorités d'un autre Etat membre". Par ailleurs, du fait de la numérisation, la tendance au "marketing digital déferle aussi sur le monde financier" avec les "Finfluenceurs" (qu'elle considère comme des "conseillers finances 2.0") qui parfois ne "connaissent pas ou peu les produits financiers qu'ils promeuvent", et les ventes trompeuses peuvent se produire très rapidement, met en garde l'eurodéputée. "On ne vend pas un produit financier comme on vend un shampoing. Les Finfluenceurs doivent être régulés et ne peuvent plus passer entre les mailles du filet", affirme-t-elle.
Mme YON-COURTIN espère que son rapport sur cette stratégie pourra être voté en commission ECON à la fin du mois de janvier 2024, et qu'un vote en plénière suivra dès le mois de février l'an prochain.
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