Lorsque Stéphanie Yon-Courtin (Renew Europe, française) l'a interrogée sur le produit paneuropéen d'épargne retraite (PEPP) (EUROPE 12627/13), elle a souhaité analyser cet « échec » avant de proposer un nouveau produit. Celui-ci pourrait, selon elle, reposer sur un 28e régime juridique, si cette approche s'avère adéquate. Plusieurs fois interrogée sur la relance de la titrisation, l'ancienne ministre a préconisé de mener la consultation en cours à son terme (EUROPE 13501/27). Consciente des « inquiétudes » inhérentes à cette technique permettant d'alléger les bilans bancaires en revendant des crédits au marché sous forme de titres, elle a assuré que toute initiative spécifique allait être testée au regard de la stabilité financière. Au final, a relevé Mme Albuquerque en réponse à une question d'Isabel Benjumea Benjumea (PPE, espagnole), quel que soit le segment de marché, la chose primordiale est d'avoir un marché européen de capitaux qui permette les économies d'échelle ('scale'), « suffisamment profond, liquide », afin qu'un investisseur puisse rencontrer la contrepartie financière adéquate à son besoin, quel que soit son point d'entrée sur le marché. L'objectif est de fournir les mêmes opportunités et protections partout dans l'UE, a-t-elle souligné. Et c'est grâce à l'existence d'un marché européen de capitaux de taille suffisante que s'installeront dans l'UE des « infrastructures » de marché, comme des chambres de compensation, minimisant ainsi « l'anomalie » de la dépendance vis-à-vis d'infrastructures situées à Londres. D'ici là, les marchés doivent rester « opérationnels », a-t-elle tempéré. Banques. Dans le domaine de la législation bancaire, la commissaire désignée s'est inscrite dans la ligne traditionnelle de la Commission européenne. « Devons-nous être les seuls à appliquer à 100% les normes prudentielles dites 'Bâle III' ? », a demandé Gilles Boyer (Renew Europe, français). « Je ne défendrai pas une course au moins-disant » réglementaire pour des questions de stabilité financière, a assuré Mme Albuquerque, tout en estimant nécessaire de garantir « des règles du jeu équitables » au niveau international (EUROPE 13473/3). Avec la victoire de Donald Trump, les États-Unis pourraient retarder l'application de ces standards bancaires internationaux, voire s'en affranchir. Kira Marie Peter-Hansen (Verts/ALE, danoise) et Costas Mavrides (S&D, chypriote) ont questionné Mme Albuquerque sur le parachèvement de l'union bancaire en zone euro. « Depuis le premier jour, je suis une supportrice d'un système européen de garantie des dépôts bancaires » (EDIS), a-t-elle fait valoir. Puisque l'approche sur la table ne fonctionne pas, elle s'est dite prête à travailler à « une alternative », sans entrer dans les détails. Invitée par Irene Tinagli (S&D, italienne) à réagir sur les négociations à venir entre le PE et le Conseil de l'UE sur le paquet 'CMDI' renforçant la gestion d'une crise bancaire (EUROPE 13437/4), elle a estimé qu'il fallait aboutir à une solution meilleure que celle existante, la position du Conseil de l'UE n'étant pas idéale, selon elle. Mais, là encore, sans approfondir la voie à suivre. Finance durable. Dans ce domaine, Mme Albuquerque a insisté fortement sur la mise en œuvre des politiques adoptées. « Ces cadres réglementaires sont importants, car ils apportent des certitudes aux acteurs du marché et influencent effectivement les approches de nos partenaires internationaux », a-t-elle estimé. Selon elle, « il est temps de réorienter la politique de financement durable afin de rendre le cadre plus utilisable, en particulier pour les PME et pour celles qui sont en transition vers la durabilité, tout en évitant le greenwashing ». La candidate a également évoqué la simplification des exigences, comme annoncé par la Commission en mai 2023 (EUROPE 13154/16). Elle souhaite donc procéder aux ajustements nécessaires pour améliorer la mise en œuvre. « Je pense qu'à moyen et long terme, cela sera très bénéfique pour notre compétitivité », a-t-elle souligné, désireuse que l'UE reste « chef de file dans l'él