Quant à Madame Ribera Rodríguez, vice-présidente exécutif désignée « pour une transition propre, juste et compétitive », à qui devrait échoir le portefeuille de la politique de la concurrence, elle a été auditionnée par les représentants de pas moins de huit commissions parlementaires, trois commissions dite responsables — Commission des affaires économiques et monétaires (ECON), Commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI) et Commission de l'industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) — et cinq commissions invitées — Commission de l'emploi et des affaires sociales (EMPL), Commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs (IMCO), Commission des transports et du tourisme (TRAN), Commission du développement régional (REGI) et Commission de l’agriculture et du développement rural (AGRI). Le moins que l’on puisse dire est qu’au terme de cette audition de plus de trois heures, c’est le sentiment de frustration qui domine. Alors que la politique de la concurrence occupe une place importante, sinon prépondérante, dans le portefeuille qui a été confié à la vice-présidente exécutif désignée, la question a été finalement fort peu abordée, l’essentiel des échanges entre les membres des commissions chargés de l’interroger et la commissaire désignée Ribera Rodríguez ayant porté sur les volets environnement et énergie de son portefeuille. Par ailleurs, Teresa Ribera a été chahutée à plusieurs reprises par des députés, dont certains membres du PPE, la formation dont est pourtant issue la présidente Von Der Leyen, à propos de la responsabilité qui est prêtée à la commissaire désignée, ainsi qu’au gouvernement auquel elle appartenait, dans la survenance des crues qui ont endeuillé la région de Valence ces derniers jours. Du reste, dans son discours d’ouverture, Madame Ribera a rendu hommage aux victimes des récentes inondations à Valence. Pour le reste, elle s’en est tenue à des propos assez généraux, sinon convenus, sur la nécessité de promouvoir une politique de concurrence juste et efficace au bénéfice du marché unique. Elle a cependant insisté sur l’utilité de faire évoluer la politique de concurrence : « si nous voulons promouvoir l’économie européenne et stimuler l’innovation pour nous repositionner sur le marché mondial, la politique de concurrence doit évoluer au rythme de la réalité dans laquelle elle opère ». À cet égard, Madame Ribera Rodríguez a insisté sur le fait que le contrôle des concentrations ne devrait pas allé à l’encontre de l’innovation, évoquant également la lutte contre les acquisitions prédatrices. À l’instar de Stéphane Séjourné, elle a également annoncé l’accélération et la simplification des PIIEC. En revanche, des enjeux du numérique il n’a guère été question lors de ces échanges. Il est vrai que le numérique est désormais principalement dévolu à la vice-présidente exécutif désignée Virkkunen en charge de la souveraineté technologique. L’eurodéputée Stéphanie Yon-Courtin l’a tout de même interrogée sur la mise en oeuvre effective du DMA et sur les mesures qu’elle comptait prendre pour renforcer l’application de cette législation et pour s’assurer que la DG concurrence disposera des ressources nécessaires, évoquant à cet égard la possibilité de mettre en oeuvre des frais de surveillance pesant sur les contrôleurs d’accès pour accroître ces ressources. Sur ce point, Teresa Ribera, qui s’est montrée sensible à une application déterminée du DMA, a indiqué qu’il faudra aussi compter sur le soutien des autorités nationales de concurrence. Toutefois, a-t-elle précisé, cela ne sera pas suffisant. Nous aurons besoin de trouver d’autres moyens pour structurer et renforcer la capacité de la Commission à appliquer le DMA. En réponse à une question du député Christophe Grudler sur l’adaptation de la politique de concurrence afin de favoriser l’émergence de champions industriels européens dans des secteurs stratégiques pour l’économie européenne, tout en évitant la concentration excessive et les risques de monopole, la vice-présidente
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