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La Croix - La Commission « von der Leyen II » en ordre de marche - 27/11/2024

Simplification réglementaire, compétitivité industrielle, investissement dans la défense : les promesses de la
nouvelle Commission européenne sont nombreuses. Même s’il craint que ces engagements ne soient pas
tenus, le Parlement européen a tout de même voté l’investiture ce 27 novembre.
Et maintenant, que va-t-elle faire ? La nouvelle Commission européenne a obtenu le feu vert du Parlement
européen, mercredi 27 novembre à Strasbourg, grâce à un vote très attendu. Il a conclu la longue et dense
séquence des auditions des futurs membres du « collège », dont le Français Stéphane Séjourné. À l’issue du
scrutin, la présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, qui rempile pour cinq années
supplémentaires, n’a pas caché son soulagement : « C’est une bonne journée pour l’Europe », s’est-elle
félicitée.
Pourtant, cette Commission dite « von der Leyen II » n’a été investie que par 370 voix en sa faveur. Quelque
282 eurodéputés ont voté contre, et 36 se sont abstenus. Certes, la majorité des suffrages exprimés a été
atteinte et même la majorité absolue (361 députés), mais de peu. Et bon nombre d’eurodéputés s’inquiètent
de savoir à quoi ressemblera cette nouvelle Commission, une fois sur les rails (a priori dès le 1er décembre).
« Le score aurait pu être beaucoup plus favorable si Ursula von der Leyen n’avait pas fait l’erreur de nommer
Raffaele Fitto, issu d’un parti post-fasciste, à une vice-présidence. Cela ne présage rien de bon pour la suite
», soupire l’eurodéputé socialiste allemand René Repasi. Le nouveau vice-président exécutif de la
Commission, responsable de la cohésion, est, comme la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni,
membre du parti Fratelli d’Italia.
La Commission devra agir vite
Devant des nuées de caméras à la sortie de l’hémicycle strasbourgeois, l’écologiste Marie Toussaint et
Manon Aubry (La France insoumise) s’indignent : la première voit dans ce vote « l’enterrement du projet
européen », tandis que la seconde estime que « l’agenda raciste et xénophobe a gagné ».
Stéphanie Yon-Courtin (Renew Europe) rappelle que le Parlement « n’a pas donné son blanc-seing à la
Commission ». En clair, l’institution est attendue au tournant. « La Commission ne peut plus se permettre de
dire “y a qu’à, faut qu’on” et doit passer à l’action », abonde l’élue, qui craint une forme d’immobilisme. «
L’Europe est prise en étau entre la Russie, la Chine et les États-Unis, et la Commission pourrait être tentée
de regarder ailleurs », s’alarme l’élue.
Pourtant le travail ne manque pas. L’Allemand David McAllister, membre du Parti populaire européen (PPE,
comme Ursula von der Leyen) et président de la commission des affaires étrangères au Parlement, liste les
chantiers qu’il juge prioritaires pour le nouvel exécutif européen : « La compétitivité, l’écologie, la migration, la
réforme des institutions, mais aussi la simplification (des textes européens, qui va de pair avec la réduction
des charges administratives qui pèsent sur les entreprises, NDLR). »
Une priorité, la simplification
Stéphanie Yon-Courtin a consciencieusement suivi le débat avec Ursula von der Leyen, avant l’étape
cruciale du vote. Dans un carnet en cuir foncé, elle a inscrit les multiples engagements de « la présidente ».
Elle survole ses notes, jusqu’à retrouver le passage qui l’intéresse : « Ursula von der Leyen nous a promis
une “démarche holistique de simplification”. Cela veut tout et rien dire ! »
Au sein de la prochaine Commission, le Letton Valdis Dombrovskis sera responsable de cette simplification.
Et durant la phase des auditions, tous ses futurs collègues (dont 14 au total sont issus du PPE) s’y sont
référés. Le regain de productivité industrielle sera une autre thématique centrale. Là, c’est surtout
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l’ex-ministre de l’Europe et des affaires étrangères Stéphane Séjourné qui sera aux manettes. Il devrait
notamment piloter la mise en place d’un fonds pour la compétitivité supposé aider l’Europe à mieux investir.
Stéphanie Yon-Courtin demande à voir : « Chez moi, en Normandie, on dit souvent que c’est à la fin de la
foire qu’on compte les bouses. Ce sera pareil pour la Commission.