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La presse de la manche I Les décisions de l’Union européenne divisent les acteurs de la pêche - 29.05.2024

Les filières de la pêche normandes dressent un bilan en demi-teinte des actions et décisions menées depuis Bruxelles. 

À QUELQUES jours des élections européennes, les différentes filières et acteurs de la pêche normande teintent en gris le bilan de ces cinq dernières années. Du bon et du moins bon quant à l’action européenne, en somme. 

Pour eux, l’interaction des pays donne une autre vision des problématiques et des bienfaits rencontrésdansleseauxeuro- péennes, « notamment d’un point de vue économique et en- vironnemental », assure Thierry Hélie, président du Comité ré- gional de la conchyliculture Nor- mandie-mer du Nord. Celui qui a, par le passé, présidé des groupes de travail du conseil consultatif de l’aquaculture rap- pelle que la France, et plus parti- culièrement la Normandie, est la première filière conchylicole en Europe. 

L’export, « ça fonctionne bien » 

« On expose souvent aux autres états, qui ne sont pas des producteurs mais des purs consommateurs, nos probléma- tiques. » 

S’il n’est pas possible pour lui de se passer de l’Union euro- péenne pour des raisons écono- miques liées à l’export - « ça fonctionne bien avec l’Italie et l’Espagne », il voit aussi de nom- breux axes d’améliorations pos- sibles. 
Pour le Comité régional des pêches maritimes (CRPM) de Normandie, de faire de la pêche « un des trois axes majeurs après le Brexit a été une bonne chose », d’après Marc Delahaye, le direc- teur.«S’iln’yavaitpaseulapuis- sance de l’Europe, je pense qu’on aurait été expédié. » Un point positif est également apporté à la gestion de la res- source revenue à « un niveau tout à fait exploitable ». 

Un « refoulement » des flottilles 

En revanche, Marc Delahaye estime que l’UE n’est pas assez « offensive » vis-à-vis des mesures de pêche que les Anglais mettent en place, englo- bant aussi les îles anglo-nor- mandes. « Que ce soit au niveau despropositionssurlagestion des stocks ou bien dans la mise en place d’aires marines proté- gées, choisies où il y a surtout des Belges, Français et Hollan- dais, qui interdisent les arts traî- nants. » Avec ces « nombreuses contraintes » dans la mer de la Manche, une certaine forme de « refoulement » des flottilles est en train de naître d’après le CRPM. 

Au sujet du dérèglement clima- tique, un regret apparaît au regard des changements rapides des évolutions et surtout de la reconstitution de stocks des espèces et le manque de rapidité de la prise en compte. « Il y a une véritable inertie. La raie brunette,parexemple.Ilfaut batailler pour obtenir un droit de pêche. » 

Au même titre que le monde agricole, les facilités accordées aux importations - « pour favori- ser le pouvoir d’achat du consommateur » - sont aussi pointées du doigt. 

Même s’il est bien présent sur la liste Renaissance de Valérie Hayer, l’actuel président de la Commission pêche au Parle- ment européen, Pierre Karles- kind, ne sera sans doute pas réélu. À la 30e place sur cette liste, il a par ailleurs indiqué sur X (ex-Twitter) le 4 mai dernier s’être vu confier un nouveau projet par Emmanuel Macron : « Le Pré- sidentm’aproposéunemission nouvelle dans la lignée de mon engagement à ses côtés et du travail accompli au cours de ces cinq années au Parlement pour l’après élections européennes. » 

Stéphanie Yon-Courtin, députée européenne, conseillère régionale de Normandie, et membre de la commission pêche, est, elle, en position d’éligibilité sur cette même liste. Se-rait-elle une bonne rempla- çante ? « Elle est du Calvados et a toujours bien défendu la filière. Quand on avait un souci, je sais qu’on pouvait appeler la députée », assure Thierry Hélie.

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