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Contexte - Les États-Unis veulent instaurer une taxation douanière réciproque, dont l’Union européenne serait l’une des principales cibles - 25/02/205

Les États-Unis veulent instaurer une taxation douanière réciproque, dont l’Union européenne serait l’une des principales cibles
Le 13 février, Donald Trump a annoncé vouloir appliquer un système de taxes douanières réciproques. Ce système s’appliquerait sur chaque type de produits et non de façon globale. L’Union européenne, qualifiée de « pénible » et de « méchante » par le président américain est particulièrement visée.
La TVA européenne est comptabilisée comme une forme de taxation des produits venant de l’étranger. Peter Navarro, le conseiller économique de Donald Trump, a qualifié cette taxe de « figure emblématique » de l’injustice des échanges commerciaux avec les États-Unis. D’autres barrières non tarifaires pourraient être incluses par le gouvernement américain dans son calcul du montant de cette taxation douanière réciproque, notamment la taxe française sur les services numériques et les amendes infligées aux Gafam.
Dans une réponse publiée le 14 février, la Commission se dit prête à « réagir immédiatement et fermement à ces barrières injustifiées au libre-échange ». « L’UE affiche parmi les droits de douane les plus bas du monde et ne voit aucune justification à l’augmentation des tarifs douaniers américains. Ce faisant, les États-Unis taxent leurs propres citoyens, augmentent les coûts des entreprises, ralentissent la croissance et nourrissent l’inflation. »
Les eurodéputés de la tech prêts à en découdre après les menaces de taxation douanière américaine
« Nous n’accepterons jamais que l’application de nos règles devienne une monnaie d’échange », a réagi auprès de Contexte la députée Stéphanie Yon-Courtin (Renew) après la publication du mémorandum américain ouvrant la voie à des représailles douanières en cas « d’amendes injustes » contre des entreprises américaines. « Suggérer que les règles européennes du numérique puissent être troquées contre des concessions tarifaires est tout simplement inacceptable », nous la rapporteure fictive du DMA.
Le texte vise notamment le règlement sur les marchés numériques (DMA). Son rapporteur, Andreas Schwab (PPE), affirme à Contexte que le DMA « n’a jamais été pensé pour cibler spécifiquement les entreprises américaines » (sauf au début au Parlement) et n’est pas « hostile aux États-Unis ». La députée verte Alexandra Geese dénonce une « attaque délibérée contre la souveraineté de l’Europe ». « Ce comportement n’est pas celui d’un partenaire ou d’un allié, mais d’une puissance impérialiste », déclare-t-elle à Contexte.
Axel Voss (PPE) appelle même les entreprises américaines favorables au mémorandum à « se retirer du marché européen plutôt que de refuser de respecter nos lois ». Alors que l’application des législations numériques est devenue une décision politique, les eurodéputés interrogés par Contexte espèrent tous une prise de position forte de la part de l’exécutif. Une demande que les députés sont appelés à soutenir dans un projet de lettre d’Alex Agius Saliba (S&D).