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Communiqué de presse I Nomination de Fiona Scott Morton: quelle est la plus-value ?

– Bruxelles, le 18/07/2023 –

Nomination de Fiona Scott Morton: quelle est la plus-value ? 

Aujourd’hui, les députés européens de la commission des affaires économiques et monétaires (ECON) pourront interroger publiquement Margrethe Vestager, Vice-Présidente exécutive de la Commission européenne et Commissaire à la concurrence, quant à la nomination de l’américaine Fiona Scott Morton comme cheffe économiste à la DG Concurrence. 

La nouvelle est tombée le 11 juillet, l’américaine et ancienne consultante pour Apple, Amazon et Microsoft Fiona Scott Morton sera la nouvelle économiste en chef à la DG Concurrence. Dès cette annonce, les réactions n’ont pas tardé à pleuvoir de tous les côtés de l’échiquier politique. 

« Il ne s’agit pas du tout d’un anti-américanisme primaire ni d’une question de compétences mais bien d’arguments objectifs. Nous allons demander à une experte non- européenne de traiter des données confidentielles de l’UE, c’est surréaliste ! N’était-il pas possible de trouver un économiste européen qui n’a pas travaillé pour les géants du numérique ? » a déclaré Stéphanie Yon-Courtin. 

Alors que des textes historiques s’apprêtent à entrer en vigueur (Actes sur les marchés et services numériques), beaucoup doutent de la capacité d’une ancienne consultante de certains GAFAM à contrôler ses anciens employeurs. D’autant plus que durant 2 ans sur 3, ses liens avec les géants du numérique l’empêcheraient de traiter de nombreux dossiers essentiels. 

« Je ne vois pas comment Fiona Scott Morton pourrait être maintenue avec de tels risques de conflits d’intérêts. Quelle serait la plus-value d’engager une experte qui ne pourra pas travailler sur 25% des dossiers sur lesquels elle est pourtant recrutée ? Qui la remplacera ? Et après ces 3 ans, Madame Scott Morton retournera-t-elle chez Amazon avec toutes ces informations confidentielles ? Rien de tout cela ne fait sens » a ajouté l’eurodéputée. 

Si cette nomination aurait pu passer inaperçue, le sujet est devenu éminemment politique. La Commission européenne ne peut continuer de jouer les aveugles et doit maintenant expliquer cette décision. « Nous avons mis fin au Far West numérique pour nommer un shérif américain ? Au final, cela renvoie l’image d’une Europe qui ne saurait réguler les GAFAM sans les américains. Cette nomination va à l’encontre de notre souveraineté et de notre autonomie stratégique » a conclu Stéphanie Yon-Courtin.