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Assurer pour la résilience : des pistes pour préparer l’avenir
Les conséquences économiques de la pandémie de COVID-19 ont révélé notre besoin de résilience face aux défis macro-économiques actuels, ancrés dans la double transition climatique et numérique.
L’engagement fort de la puissance publique a permis d’éviter un « mur des faillites » : soutien sans faille de la politique monétaire, « quoi qu’il en coûte » de la politique budgétaire, prêts garantis par l’État.
Cependant, les réponses plus ponctuelles dans le domaine de l’assurance ont pu décevoir les acteurs de l’économie. Rétablir la confiance entre acteurs économiques et monde de l’assurance est indispensable pour anticiper de futurs aléas macro-économiques et construire la résilience à l’échelle de la société.
C’est pourquoi nous, représentante des citoyens de l’Union européenne et représentants des épargnants et usagers des services financiers, proposons nos pistes pour accomplir l’ambition européenne. Nous appelons la Commission européenne à mettre des solutions concrètes sur la table d’ici la fin de sa mandature, en 2024.
1) Prendre conscience et gérer les risques systémiques
La prise de conscience et la gestion des risques systémiques requiert une compréhension partagée des enjeux, basée sur les quatre thèmes du rapport de juillet 2020 par l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA).
Tout d’abord, des points de référence communs, par exemple sur l’intelligence artificielle, la cyber-résilience, ou le changement climatique, devront être définis, pour permettre une évaluation efficace des risques à gérer.
Sur cette base, une meilleure prévention des risques sera intégrée à la matrice de notre tissu économique. L’Union européenne est pionnière en la matière, grâce à la Directive sur la sécurité des réseaux et des systèmes d'information (Directive NIS) sur le volet numérique, et à la réforme de la transparence extra-financière sur le volet environnemental.
Ceci conduira à la création de nouvelles solutions d’assurance, adaptées aux risques propres à chaque acteur économique, en écho à l’approche sectorielle des origines mutualistes de l’assurance.
Enfin, le transfert du risque vers d’autres entités permettra d’alléger la charge sur les acteurs économiques. Ce transfert sera d’autant plus efficace que les points de références seront cohérents et tangibles.
2) Clarifier les rôles des assureurs et de la puissance publique
Historiquement, repousser les frontières de l’assurable est la mission des assureurs. Les défis macro-économiques actuels font partie intégrante de cette mission, qui ne saurait être assurée uniquement par la puissance publique.
Le nouveau dispositif français de l’assurance récolte introduit une gradation utile : entre l’aléa courant géré par l’agriculteur et l’aléa exceptionnel pris en charge par l'État, l’aléa significatif sera couvert par une solution d’assurance dédiée.
Ce triptyque pourra être adapté à chaque facette du risque systémique, ancrant ainsi la prévention dans chaque acteur économique, la couverture du risque dans l’assurance, et l’aide exceptionnelle dans la puissance publique.
Une définition claire de ces rôles permettra d’éviter deux écueils : l’aléa moral d’un rôle systématique de l’État comme assureur de dernier recours, et la réduction de la diversité dans le monde assuranciel pour la couverture des risques majeurs.
3) Refonder la relation entre acteurs économiques et assureurs
Au-delà de solutions innovantes pour les risques systémiques, la confiance entre acteurs économiques et assureurs sera refondée sur trois piliers : transparence, responsabilité, dialogue.
Une meilleure transparence de la couverture, ou non, des risques systémiques dans les contrats, ainsi que sur les frais associés à chaque risque, est plus que jamais nécessaire.
Cette transparence ira de pair avec une responsabilité accrue sur le respect des contrats : les assurés ne devront plus être pris au dépourvu par une couverture réduite des risques ou une augmentation des frais.
Enfin, un dialogue continu, pas seulement en cas d’aléa, sera établi, pour rester au plus près de l’évolution des risques systémiques.
Cet enjeu de résilience face aux risques systémiques n’est pas un sujet technique : il en va du rôle de l’assurance dans notre société.
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Tribune cosignée par Guillaume Prache, délégué général de Better Finance (The European Federation of Investors and Financial Services Users), et Stéphanie Yon-Courtin, députée européenne Renew Europe