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L'Orne Combattante I À Flers, 26 dessins de Chaunu à découvrir au pôle Jean-Chaudeurge

Paru le 24/04/2022

En 2022, à l’occasion de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, l’exposition La Normandie, une histoire européenne construite autour de 26 dessins de Chaunu, fait étape dans plusieurs villes normandes jusqu’en juin 2022 grâce au soutien du CREAN (Carrefour Rural Européen des Acteurs Normands) – Centre Europe Direct Normandie Vire. Elle sera présentée à Bruxelles à la fin du mois de juin. L’exposition est à l’initiative de Stéphanie Yon-Courtin, députée européenne et conseillère régionale de Normandie. À (re)découvrir jusqu’au 30 avril au pôle culturel Jean-Chaudeurge, les dessins de Chaunu sont bien connus des lecteurs de L’Orne Combattante. Rencontre.

Quelle est la genèse de cette exposition ? 

C’est la députée européenne et conseillère régionale Stéphanie Yon-Courtin qui cherchait une idée pour essayer de sensibiliser sur l’Union européenne. C’était avant la guerre en Ukraine. Et, comme je travaille beaucoup sur l’histoire de la Normandie, ça a été une bonne rencontre. On a listé tout ce qui était en lien dans notre histoire avec tous les pays de la zone de l’Union européenne, y compris celui qui a rompu les amarres, le Royaume-Uni.  L’idée, dans tout ça, c’est de présenter l’Europe par la proximité, par ce qui nous parle le plus, par notre territoire, la Normandie. 

Avez-vous des exemples de liens entre la Normandie et l’Europe ? 

C’est multiple. C’est une exposition à rallonge. Pour l’instant, on a pris les plus évidents et on a laissé pas mal d’idées sur le bord de la route. Par exemple, dans l’Orne, on avait celui de la comtesse de Ségur, dans le pays d’Ouche : elle est d’origine polonaise. L’idée, c’était d’avoir à la fois des images d’Épinal et des choses que les Normands ne savent pas. Par exemple, on ne sait pas qu’en Haute-Normandie, on a une vallée qui est spécialisée dans les flacons de parfum. Tous les parfumeurs s’y fournissent. Il y a en même temps tout ce qui fait la force de la Normandie, notamment avec les entreprises, l’exportation, et les tout ce qui fait l’histoire. Comme les 6 000 mots normands qui composent la langue anglaise. Le Normand a eu un apport considérable dans cette langue. C’est le côté ludique d’aborder l’Europe, sans le côté technocratique.  

Quelle est la place de la Normandie en Europe ? 

On veut montrer que la Normandie n’a pas de frontière avec un pays étranger, même les îles anglo-normandes, et que, malgré tout, on a cette fibre de tisser des liens avec tout ce territoire qui est bien fragilisé en ce moment. Ce n’est pas du tout pour dépasser la nation : la nation est importante, la France, c’est important. Mais on peut être fiers de notre Normandie : elle rayonne ! Parfois un peu trop. C’est une des régions qui est la plus connue dans le monde, même si les gens ne savent pas trop ce que c’est. C’est aussi lié à plusieurs phénomènes historiques. 

A qui s’adresse cette exposition ?

Je crois que, de la part de Stéphanie Yon-Courtin, c’est une expo à double entrée : pour le public normand, il s’agit de réveiller la fibre normande et cette capacité qu’on a tous à pouvoir exporter l’image de la Normandie quand on voyage. Pour Bruxelles, c’est une exposition qui servira à faire connaître son territoire, puisque cette expo se terminera là-bas. Ce sont à la fois des monuments, une histoire et une économie. Quand on est à Flers, on a la preuve que ce ne sont pas forcément les métropoles qui sont l’avenir pour un tissu industriel. Je l’ai d’ailleurs dit à Stéphanie Yon-Courtin de prendre l’exemple de Vire et de Flers comme l’anti-métropole. Il est possible de créer des bassins d’emplois sans désertifier des territoires. On a chez nous, dans notre Bocage, l’exemple type. Ce n’est pas parce qu’on est pas relié par une rocade ou un TGV qu’on n’a pas des boîtes qui sont inaugurées et qui se développent. Flers en est vraiment l’exemple.  Je lui ai dit d’en parler au président Macron. C’est bien gentil de faire barrage à je ne sais pas quoi, mais quand des territoires entiers sont abandonnés, qu’on gâte des métropoles avec des gens qui sont à trottinette et qui mangent du tofu… il ne faut pas oublier qu’il y a quand même une France ouvrière, une France au chômage, une France qui n’a plus de service public. Quand on prend l’exemple de Flers et de Vire, on montre que c’est possible. Le maire de Flers ne fait pas une fixette pour faire une rocade en direction de Caen. Cette exposition est là aussi pour susciter ce débat-là. Le Normand dit que « pour vivre heureux, il faut vivre caché », je pense qu’il faut changer ça. On a des territoires de résiliences, on n’a pas enterré la mémoire. On s’est pris des bombes sur la tête, on sait ce que c’est que la guerre et il ne faut jamais oublier l’histoire. On doit construire des éoliennes et lutter contre le réchauffement climatique, mais on doit aussi avoir une armée pour lutter contre des totalitarismes ou des fascistes. Y aura-t-il une suite ? Oui, il y aura d’autres étapes. On essaiera de creuser un peu plus. Pourquoi Flers est la terre des alchimistes ? Il est intéressant de traiter le pourquoi les paysans se sont tournés vers l’industrie… Je souhaite constituer une banque de l’image et une série d’expos itinérantes qui mélange l’histoire, la culture, l’industrie, le savoir-faire des territoires. Le dessin permet d’avoir ce côté à la fois pédagogique et amusant pour les écoles. Cette exposition nous permet de retrouver cette fibre conquérante qu’est celle de la Normandie. C’est de faire des Normands des ambassadeurs.

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Le CREAN présent le jeudi 28 avril Le CREAN sera présent toute la journée jeudi 28 avril 2022 pour animer l’exposition et accueillir des groupes (scolaires du CM1 aux lycéens, mais aussi adultes). Les animations proposées sont des jeux autour de l’exposition et sur l’histoire européenne, suivis de temps de discussion. Renseignements et inscriptions : Bénédicte Feuger responsable du CREAN – 02 31 66 18 30 / 06 07 39 07 70.

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Pratique : Exposition La Normandie, une histoire européenne : du mardi 26 au samedi 30 avril au pôle culturel Jean-Chaudeurge à Flers, 9 rue du Collège à Flers. Entrée gratuite. Horaires d’ouverture : Mardi : 14h – 18h. Mercredi : 10h – 18h. Jeudi : 14h – 18h. Vendredi : 14h – 19h. Samedi : 10h – 17h.

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