Participation à deux panels de la conférence Eurofi, sur le financement des PME et le système de paiement européen

Les 9 et 10 septembre dernier, j’étais invitée à participer à deux panels de discussions lors de la conférence Eurofi organisée à Berlin. En raison des restrictions sanitaires en cours, j’ai préféré y contribuer en visioconférence. Les deux panels étaient organisés sur des thématiques au cœur des enjeux de relance économique et des attentes de citoyens européen : le modèle de financement des PME en Europe, et le développement d’un système de paiement pleinement européen. Cet article va me permettre de revenir brièvement sur ces deux enjeux. Vous trouverez les articles en version intégrale et en anglais dans le magazine Eurofi : https://frama.link/EVVgoyoU, ainsi qu’en illustration de l’article ci-dessous.

Le financement des PME en Europe s’opère aujourd’hui principalement via des prêts bancaires. C’est une bonne chose car les banques ont acquis une solide connaissance des besoins des PME et sont des acteurs clés du système économique. Dans l’objectif de diversifier ces sources de financement et de venir accompagner les PME européennes dans leurs recherches de liquidités, nous devons cependant permettre à d’autres acteurs de continuer à proposer des solutions de financement innovantes de ces entreprises.

J’ai présenté lors de ce panel les solutions que j’ai portées dans le débat au Parlement européen pour soutenir l’entrée en bourse des PME notamment via un fonds européen dédié, pour développer l’épargne salariale dans toute l’Europe, ou encore pour faciliter l’harmonisation de la définition des PME dans la législation européenne.

J’ai aussi défendu l’idée d’améliorer la couverture du risque pandémique dans les contrats d’assurance pour les entreprises. Je porte ce sujet concret en Europe suite aux échanges en juillet dernier avec Alain Griset, ministre des PMEs, et des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration en Normandie.

Lors d’un second panel, j’ai débattu sur les paiements en Europe, en constante évolution, grâce à de nouveaux acteurs offrant un choix de services toujours plus important aux consommateurs européens.

Cependant, un enjeu géopolitique majeur demeure : toute transaction internationale doit forcément s’opérer sous la houlette de deux géants américains, Mastercard et Visa. Les systèmes nationaux, comme Carte Bancaire, ne permettent pas encore de réaliser des paiements transfrontaliers même au sein de l’Europe.

Dans ce contexte, j’ai soutenu l’initiative européenne pour les paiements («European Payment Initiative ou EPI) lancée en juillet 2020 par 16 banques européennes afin de défendre l’autonomie stratégique de l’UE sur les paiements en Europe.

La régulation des solutions numériques de paiement sera également essentielle afin que les consommateurs y soient protégés de la même manière que lorsqu’ils font appel aux acteurs traditionnels de ce marché. La future stratégie européenne sur les paiements de détail devra répondre à ces défis.

Le récent scandale autour de l’affaire Wirecard nous rappelle qu’une supervision au niveau européen en coopération étroite avec les superviseurs nationaux est une solution à privilégier. Cette ambition pleinement européenne a été adoptée par la commission des affaires économiques jeudi, à mon initiative.

Ces deux thématiques auront des impacts sur la vie quotidienne de tous les citoyens européens. Je défends avec la délégation Renaissance et le groupe Renew Europe des visions ambitieuses, afin de permettre une reprise économique durable et une véritable autonomie stratégique européenne.