Sommet de l'IA : le D-Day pour Station F
Le « business day », qui a eu lieu à Station F mardi, dans le cadre du Sommet de l'IA, a fait le plein. Au point de devoir refuser du beau monde. Coup d'oeil à droite : Thomas Clozel, le patron de la biotech Owkin. Coup d'oeil à gauche : Charles Gorintin, fondateur de la néo-assurance Alan. Au même moment, Timothée Lacroix, un des cofondateurs de Mistral AI, fend la foule… Pas de doute, Station F est l'épicentre mondial de l'intelligence artificielle (IA). Au moins le temps d'une journée. L'incubateur de Xavier Niel, a reçu, mardi 11 février, le gratin de la French Tech à l'occasion du « business day », en marge du Sommet pour l'action sur l'IA.
En bon français, cette « journée des affaires » sonne comme une consécration pour le « plus grand campus de start-up au monde », qui a ouvert ses portes en 2017 dans le 13e arrondissement de Paris. Un titre doublé d'un autre : celui de « la plus grosse communauté IA de France », réunissant mastodontes internationaux (Meta et Google entre autres) et jeunes pousses prometteuses.
5.000 accréditations refusées
Le rendez-vous était attendu. Tellement qu'à la mi-journée, la jauge maximale de 3.500 visiteurs sur site était déjà atteinte… L'organisation explique avoir été « victime de son succès » et s'excuse des délais d'attente (parfois plus d'une heure) qui en ont fait renoncer plus d'un à l'entrée. Encore plus significatif : 5.000 accréditations ont été refusées, rapportent les organisateurs. Il faut dire qu'il y avait du beau monde. Eric Lombard, ministre de l'Economie et des Finances, a donné le coup d'envoi de la journée à 9 heures, tandis que Yannick Neuder, à la Santé et à la Direction des soins, a lancé la matinée « AI & Healthcare », aux côtés de la ministre déléguée chargée de l'IA et du Numérique, Clara Chappaz.
Le climax du « business day » a été la visite du président de la République. Chantre de la « start-up nation » et inventeur du slogan « plug, baby, plug » (« branche, chéri, branche »), Emmanuel Macron a vanté l'audace de l'écosystème français de l'IA aux côtés d'une quinzaine de dirigeants de la French Tech qui l'ont attendu sur scène pendant une heure trente…
Grosse affluence, petits désagréments
Revers de cette hype : des policiers à chaque entrée aux punchlines dignes de videurs de boîte de nuit (« toute sortie est définitive ») et, dehors, quelques camions de CRS - au cas où. Et aussi : des espaces encombrés et des déconvenues pratico-pratiques : un wi-fi au ralenti, pas d'eau dans certaines toilettes à l'étage et surtout pas d'eau potable à disposition.
Mais au moins, l'ambiance était chaleureuse. Tout le contraire de l'évènement au Grand Palais, où quelque 1.500 invités triés sur le volet ont navigué lundi et mardi sous la nef d'un édifice qui paraissait surdimensionné. « Hier, c'était utile pour voir des politiques. Aujourd'hui, c'est utile pour discuter avec des investisseurs », estime Matthias Houllier, le cofondateur de Wintics. De fait, la concentration de capital-risqueur au mètre carré est impressionnante. Et les annonces d'investissements du président Macron sont saluées. « C'est hyperpositif pour l'écosystème », se réjouit Matthieu Rouif, fondateur de Photoroom.
Timing « contradictoire »